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Mardi 7 février 2023

Le métier de luthier/luthière 

Il/elle s’occupe de l’outil de travail des musiciens violonistes, violoncellistes, altistes et contrebassistes. Artisan, maître du bois, Gepetto des cordes frottées, sa dextérité peut faire des miracles. Dans cet article, l’EML vous propose de partir à la découverte du métier de luthier ! Que font-ils et quelles qualités sont nécessaires pour l’exercer ? Où et comment sont fabriqués les instruments ? 

Si vous êtes violonistes, violoncellistes, altistes ou contrebassistes, il est très probable que vous ayez déjà eu affaire à lui. Un instrument qui tombe par terre, un manche abîmé ou une pièce qui se décolle, et on prend rendez-vous avec un luthier. Réparateur et restaurateur, il s’occupe des instruments à cordes frottées - violons, violoncelles, altos, et les contrebasses - car il s’agit du même bois et des mêmes techniques de fabrication. Formé à cet art ancien, il est même capable de créer un tout nouvel instrument, de A à Z. 

C’est aussi un luthier qui répare et crée les instruments pour la famille des cordes pincées (guitares, harpes, mandolines, par exemple), mais les techniques et la formation sont différentes. D’ailleurs, le terme « luthier » vient de « luth », un instrument très populaire au 16e et 17e siècle, qui se joue en pinçant les cordes. 

Le luthier s’occupe souvent également des archets et de leur maintenance (changer les crins, garniture, cuir, plaque de tête). En revanche, la construction et la restauration des archets est effectuée par un archetier, qui a suivi une formation spécifique. 

Un savoir-faire ancestral 

Depuis la fin du 16e siècle, on dit que les instruments à cordes frottées n’ont pas beaucoup changé. On parle plutôt d’une évolution que d’une réinvention (dans l’instrument, ce sont les cordes qui ont finalement subi le plus de transformations). La plupart des matériaux choisis, dont les bois notamment, sont les mêmes qu’on utilisait il y a 400 ans : l’épicéas, arbre qui pousse en montagne et qu’on retrouve beaucoup en Suisse, compose la table d’harmonie et l’âme (petit cylindre de bois à l’intérieur de l’instrument, responsable de sa résonnance). La plus grande partie de l’instrument, son fond, le manche, les éclisses et le chevalet, est toujours en érable. 

Pour fixer les pièces les unes aux autres, le luthier utilise une colle animale, réversible à l’eau, employée déjà dans les premiers temps de la fabrication de ces instruments.  

Si les luthiers emploient des techniques et des matériaux ancestraux, ils ont dû s’adapter aux attentes des musiciens actuels.  

Un métier artisanal 

Dessiner, tailler, sculpter, assembler, décoller, réparer… Vous l’aurez compris, pour devenir luthier, un fort goût pour les travaux manuels est indispensable. Il faut aimer le travail sur bois - la matière principale -, être appliqué, avoir une bonne dextérité et une certaine force, notamment pour tailler et creuser les voûtes avec les rabots… Un peu comme un ébéniste ! De plus, la plupart des luthiers pratiquent eux-mêmes un instrument à corde car le métier demande une bonne oreille musicale. Ils doivent pouvoir tester l’harmonie et les accords, régler la sonorité de l’instrument pour le musicien ou la musicienne, et leur prodiguer des conseils. Ils effectuent également un travail d’expertise, évaluant l’origine d’un instrument, l’école, le lieu et la date de fabrication, ainsi que sa valeur marchande. 

En Europe occidentale, peu de pays s’occupent encore de produire des instruments à cordes frottées à grande échelle. Mais il reste quelques manufactures en Europe de l’Est. La Chine est devenue aujourd’hui le plus grand producteur mondial de violons. Certains ateliers en Suisse fabriquent encore des instruments neufs, mais le gros du travail consiste surtout en la réparation, la restauration, l’entretien, la vente et la location.  

Conditions de travail et formation 

En Suisse, les luthiers travaillent habituellement dans un petit atelier, de manière indépendante, soit dans une petite équipe. Pour gagner en productivité, une recherche d’industrialisation de la fabrication des instruments à cordes frottées a déjà été tentée… mais sans véritable succès à ce jour. Le secret étant de travailler au toucher et à l’oreille… Un travail de passionné ! 

En Suisse, la formation de luthier dure quatre ans et s’acquiert par un CFC à l’Ecole suisse de lutherie de Brienz. L’entrée dans cette école est accessible sur examen et l’enseignement est dispensé principalement en allemand. 

 

Pour en savoir plus : 

Luthier CFC / Luthière CFC - orientation.ch